Les marqueurs de l'Espace Temps





« On peut définir la science-fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l’être humain aux progrès de la science et de la technologie. »                            
Isaac Asimov.                                                                                                                                                                       









A Magy Craft, (auteur) fidèle lectrice,
qui dès mon premier livre a facilement interprété le message.









Epilogue :

Pourquoi ces bases secrètes sur une demi-douzaine de planètes inhabitées et inhospitalières perdues au milieu de l’espace, éclairée par un pâle soleil bleu éloigné ?
Un peuple des étoiles qui passe et qui sème des bases partout dans une galaxie qui n’offre rien.
Pas de ressources minières particulières, pas de vie, des soleils des planétoïdes et des lunes sans intérêt. Bref, il y a mieux pour coloniser ou s’implanter quelque part.
Quel est le but de ce peuple qui veille jalousement sur un alignement planétaire.
Pourquoi cherche-t-il à dissimuler des bases avec des moyens simulant un mimétisme parfait avec l’environnement minéral de ces planètes savamment choisies , ?







CHAPITRE 1



L’EXPEDITION ECLIPSE


Année terrestre 2221.

L’expédition Eclispe venait de se poser sur Rûter le treizième satellite d’Aldébaran. La terrienne Akimi enfila le jeton contenant le rapport de la mission dans l’ordinateur du QG de la base. Cette mission avait duré cinq ans terrestres, et les membres d’équipages avaient hâte de regagner leur planète- respective. L’expédition était restée secrète et les conclusions ne devaient être divulguées qu’au moment de l’atterrissage.
Les vénusiens de l’équipage, seraient les premiers à rentrer.


C’est en 2021 que les Terriens avaient reçus la technologie des Faranûl vivants sur deux planètes d’une constellation inconnue à 6000 années-lumière de la Terre.
Depuis plus de deux cents ans, plus ou moins dominés, les Terriens faisaient partie de cette confédération de la Voie Lactée, qui servait de relais aux Faranùl, avec trois cent milliards d’autres habitants, répartis sur diverses planètes et d’autres fédérations.
Mais les habitants du système solaire, terriens et vénusiens, acceptaient cet état de domination, car ils seraient éternellement reconnaissants aux Farunûl de leur avoir fait découvrir l’hyperespace 3ième génération, et la conquête des étoiles.
Quel bond en avant depuis ces années 2025.. !!


Sur la Terre, un gouvernement mondial représentait désormais les Terriens, cela n’avait pas été sans mal. Ces derniers avaient mis cinq ans pour établir ce que les Farunùl avaient demandé.
Et c’était sans condition. Supprimer les frontières et construire un peuple unique, une seule monnaie terrienne, et une seule et unique monnaie galactique. Le plus difficile avait été d’accepter que cette monnaie ne soit utilisée que pour les grosses transactions commerciales de technologie et de matières premières à travers l’espace.
Chaque planète devait garder son indépendance de gestion et systèmes financiers.
Jusqu’à l’acceptation de ces conditions, les Terriens ne savaient pas que les Vénusiens seraient de la partie. Ils ne savaient d’ailleurs même pas qu’ils existaient. ! Même si quelques satellites terriens avaient survolés et analysés l’atmosphère vénusienne, sans grand intérêt.
« Quand vous serez prêts, vous aurez la possibilité de nous contacter à partir de l’une de vos bases lunaires. C’est à prendre ou à laisser, nous sommes à 2500 années-lumière,  à bientôt .!" avait ironisé le représentant des Faranùl qui n’était pas vraiment un peuple de conquérants despotiques.
Leur technologie très avancée » invitait » ceux qui voulaient la partager, leur condition étant essentiellement commerciale, mais aussi souvent humanitaires.


Et il était temps, la Terre était au bord de l’asphyxie, pollutions, surpopulation, et incapacité de se sortir des faillites capitalistes et autres systèmes pervers en tous genres, qui provoquaient famines, guerres, et désolation.
Une petite fédération avait été crée avec Vénus, pour représenter le système solaire baptisé TVS 1, Terre/Vénus /soleil 1. .Les vénusiens vivaient désormais à la surface de leur planète sous d’immenses coupoles de verre leur rendant la vie plus confortable.
Leur technologie n’avait cessé d’évoluer.
Eux aussi devaient tous ces changements aux Faranùl.

Donc, il valait mieux que cela se passe comme ça, mais jusqu’à quand ? Le nombre d’habitants de la confédération galactique ne cessait d’augmenter.
Chacun guettait l’opportunité de faire autrement et de revenir à plus d’indépendance. Pour l’instant tout le monde y trouvait son compte avec d’importants échanges économiques et technologiques ; mais se multipliaient les missions que personne n’osait qualifier de secrètes.

C’est dans ce décor qu’évoluait Stève Manya, le terrien leader de la mission Eclipse qui venait de s’achever après une période équivalente à cinq ans terrestres de découvertes plus ou moins secrètes et inédites.


                

Sur Rûter, les Faranùl avaient fait les choses bien. Bien que toujours plongée dans la nuit, cette base relais était moderne et confortable.
La vue astronomique sur Aldébaran était grandiose.
Stève était d’origine indienne, grand, mince, chevelure noire et bien fournie. Il prit la plateforme de descente de la haute tour dans laquelle il habitait, et rejoignit Stelly la vénusienne dans la salle de détente servant aussi de resto-ravitaillement.
Stelly avait partagé ces cinq années d’exploration avec lui. Elle était belle, grande, vêtue d’une mini tunique violette et de sandalettes lacées sur les mollets.

Ils se rejoignirent dans la grande salle, et commandèrent leur repas au robot cuisinier, alors que s’allumaient les rampes de lumières en même temps que la diffusion d’une musique projetant des figures colorées de rouge et de violet chatoyants.
Pour une fois, ils avaient pris le temps de déguster un bon repas dans le calme et la douceur de cette musique des sphères colorées et relaxantes.
La vue panoramique depuis cet étage était sublime. Aldébaran, étoile rouge géante brillait de cet éclat orange particulier, accompagnée de ces nombreuses planètes, satellites, lunes et astéroïdes dans un ciel piqueté d’étoiles, de constellations lointaines et d’amas stellaires gazeux.

Malgré leur habitude à admirer ce genre de spectacle, Stell et Steve avait pris de larges fauteuils relaxants pour s’en mettre plein les yeux. Ils ne s’en lassaient pas. !
La conversation avait été très brève sur les conclusions de cette mission. Stève avait décidé de compléter les informations qui manquaient à la connaissance de cette spécialiste des écliptiques, des alignements planétaires, et biologiste de la vie souterraine.
 


               
          
              Stelly la Vénusienne.



Après cette étape agréable, Stève, Akimi et leur équipage venait d’atterrir sur la planète Terre au milieu de la plateforme de la base de Bhator-ville, au cœur de l’ancienne Mongolie.
Les frontières n’existaient plus sur la Terre, un gouvernement mondial assurait à la fois l’auto gestion et les relations intergalactiques depuis un QG souterrain de la ville de Calgary au Canada.



De leur coté, Stelly et ces compagnons vénusiens venaient de se poser sur Vénus, et s’apprêtaient à rendre compte de l’expédition à l’ordinateur central de Yumira, capitale de la planète. Il n’y avait que cinq cent millions d’habitants originaires de cette planète réhabilitée par les Faranùl, qui l’avait rendue vivable grâce à leur technologie avancée.
Les cinq cent autres millions étaient des Terriens volontaires venus partager la vie de leurs frères vénusiens. L’entente entre les deux races avait depuis la connaissance de leur existence réciproque été fusionnelle. Pas le moindre nuage de mésentente, tellement les deux races étaient semblables aussi bien dans leur agressivité que dans leur sagesse.
Mais aussi génétiquement, si ce n’est qu’une des deux races vénusiennes étaient de plus grande taille que les Terriens, mais sans inconvénient.
Des enfants commençaient à naître de ces mélanges de races planétaires.
La technologie vénusienne, plus élaborée que celle des terriens, leur avait permis de vivre dans cette fournaise depuis le changement d’obliquité chaotique de Vénus.
Les voyages dans l’espace étaient passés au second plan, il fallait d’abord vivre le mieux possible. Les vénusiens étaient devenus malgré eux de très grands chimistes, car ils étaient obligés de tout transformer pour la nourriture, pour construire, pour aménager et rendre la planète partiellement habitable dans de dures conditions, au milieu du dioxyde de carbone, dioxyde de souffre ou d’azote et des gouttelettes d’acide sulfurique.
Eux aussi, étaient très reconnaissants aux Faranûl de leur avoir apporté une technologie nouvelle et appropriée à leurs conditions.
Mais le bond dans l’hyper espace et la conquête des étoiles étaient pour eux un vrai bonheur.

De quoi oublier leur chaude planète à laquelle ils tenaient pourtant beaucoup.



Stelly habitait la quatrième coupole de verre à Ishtar Terra, dans l’hémisphère nord de Vénus, en régions polaires dans un ensemble géologique essentiellement volcanique.
Les Faranùl étaient sur le point de trouver un moyen pour juguler l’effet de serre de la planète, et de lui rendre naturellement une atmosphère respirable, grâce au maintien de la vapeur d’eau à sa surface, et aux positionnements de satellites filtres capables de gérer le rayonnement solaire.
Mais pour l’instant la vie et l’activité vénusienne n’étaient possibles que sous d’immenses coupoles de verre climatisées, qui ne manquaient pas de charme.
Beaucoup d’échanges se faisaient par des réseaux souterrains perfectionnés de coupoles en coupoles avec des trains très rapides et silencieux.
Les vénusiens avaient tiré profit du dioxyde de carbone, et s’en servaient comme un carburant inépuisable pour toutes sortes d’applications.


Yamura était une grande ville, capitale administrative de la planète, dans laquelle avait été reconstitué un immense parc aquatique entouré d’une luxuriante végétation, l’ensemble tournait plus vite que la rotation vénusienne, et se rapprochait presque d’une vie Terrienne.
Stelly habitait à proximité de ce parc. Après sa longue mission dans l’espace, elle allait pouvoir goûter à un repos bien mérité, après être restée un certain temps dans une pièce annexe à son appartement, spécialement destinée à la réadaptation des conditions spécifiques de sa planète. Passage obligé pour tous ceux qui voyageaient dans l’espace.



Sur la Terre, Stève Manya avait provisoirement fait étape à Delhi sa ville natale, avant de retourner dans l’une des deux capitales terriennes, Sydney.
Il faisait très beau, il commanda un véhicule automatique sur son écran de pendentif et il partit en direction des montagnes bleues, rejoindre la tour ouest de la ville au centre de recherche et de coopération intergalactique.
Centre qui regroupait les nouveautés et actualités venues des étoiles, envoyées par les Faranûl et la confédération de la Voie Lactée.
Il franchit le vaste hall d’entrée, après avoir présenté la partie supérieure de son visage à l’ordinateur d’identification.

L’ascenseur l’éleva au cinquante deuxième étage. En sortant, il lança plusieurs bonjours de retrouvailles à ses collègues en traversant le long couloir éclairé d’une lumière bleutée, et entra dans le bureau de son boss, après une nouvelle identification de ses yeux.
Larry l’attendait assis derrière son bureau de verre.
Larry était jeune, grand, doté d’une impressionnante carrure.
Les deux hommes étaient ravis de se retrouver après la longue mission de cinq ans, que Stève venait de passer dans l’espace.
» Hello, Stève as-tu vieilli, durant cette période étoilée ?
_même pas,… !, il y avait trop de belles filles pour penser que mes cellules n’auraient pas le temps pour cela… !
_Ha, ha, toujours le même, mais je suis sûr que tu es content de retrouver notre bonne vieille Terre.
_Tu as raison quelle belle planète, elle fait beaucoup d’envieux, mais elle petite et ne peut accueillir tout le monde, et peut-être que c’est bien ainsi.
_ Ton rapport comporte quelques points à éclaircir. J’en ai même déduit une part de mystère, est ce que je me trompe ?...
_ Tu ne te trompe pas, on a vus des choses bien étranges avec des intentions du même ordre, de la part de deux civilisations venues de très loin que même les Faranùl ne connaissent pas.
Et d’après ce que j’ai lu, ils ne sont pas au courant…
Ils ont largement les moyens technologiques de l’être, mais ils sont trop occupés actuellement. Le rapport qu’ils ont reçu n’est pas complet, nous ne leur avons pas tout dit.
Ce n’est pas notre habitude, et nos amis vénusiens n’approuvent pas ces cachotteries. Mais le temps n’est pas le même pour eux que pour nous.
Et encore moins pour ces deux civilisations étranges, ajouta Larry.
En fait, la question est de savoir comment aborder l’étrangeté des évènements. Les Faranùl sont des gens très intelligents, et ce que nous avons vu est incohérent pour tout le monde.
_ Oui, mais il leur faut toutes les infos pour expliquer ces mystères. Le système TVS 1 ne doit pas garder cela pour lui seul.
_est-ce que les Faranùl nous disent vraiment tout sur leur façon de vivre et sur les infos de leur galaxie lointaine, cela m’étonnerait ajouta Steve.
On sait juste qu’ils ont fait des découvertes surprenantes, qu’ils n’ont pas divulguées. Et nous savons peu de chose de leur propre système planétaire. Les voyageurs de l’espace arrivent toujours aux mêmes endroits et ne vont jamais dans d’autres.
D’ailleurs les vénusiens sont convaincus que nos protecteurs nous cachent beaucoup de choses, volontairement occultées sous une bonne dose d’humanisme, pour ne pas que nous devenions trop fouineurs.
_OK dit Larry, je crois que le mieux est de préparer un rendez-vous sur Vénus pour en débattre"




Sur Vénus à Yamura, les trente membres de l’expédition Eclipse se retrouvèrent dans le bâtiment « spécial adaptation », obligatoire pour supporter les changements de pression et de rotation de la planète.
Après quoi, la petite troupe qu’avait rejointe Stelly, s’orienta vers le sous-sol d’un bâtiment ovale austère, bourré de systèmes de détections et d’identifications en tous genres. C’est à cet endroit précis que se prenaient toutes les décisions concernant le système solaire. Ce tout petit système avait désormais acquis une certaine notoriété et pesait dans les avis de la confédération de la Voie Lactée.
Les Faranul appréciaient beaucoup, et Larry, le boss de ce conseil, était certain qu’il ne valait mieux pas les décevoir.
Ils pénétrèrent dans une grande salle éclairée d’un plafond de lumière blanche. Chacun prit sa place dans les grands sièges anatomiques tournés vers un grand mur blanc bleuté servant d’écran.
Le jeton contenant le rapport de Stève fut avalé par l’ordinateur et le déroulement de l’expédition se fit jour sur l’écran, et sur les cadrans individuels de traduction simultanée des intervenants.
Les cinq ans de la mission furent disséqués et analysés, rien ne fût caché, et la conclusion fût unanime. Les Faranul devaient tout savoir et intervenir dans les décisions à prendre.
Il faudrait leur expliquer pourquoi le premier rapport qui leur avait été remis n’était pas complet. Steve avait prévu de dire qu’ils avaient tous été très troublés par ces évènements étranges, et qu’ils n’avaient pas su les interpréter correctement.
Serait-ce suffisant,…même si c’était en partie la vérité.
L’autre partie étant des intérêts mystérieux à la fois individuels et collectifs que personne n’expliquait.




Après cette longue mission à travers l’espace, et l’établissement du rapport et de ses conclusions, tous les membres d’équipage de la mission Eclipse furent autorisés à prendre deux mois de vacances bien mérités ou sur Vénus ou sur la Terre.
Stève avait de nouveau rendu visite à sa famille en Inde, et s’apprêtait à rejoindre une base nautique au milieu du Pacifique.
Il y avait invité Stelly, mais celle-ci avait préféré rester sur sa planète natale. Akimi co-pilote de l’expédition, et son compagnon vénusien serait sans doute présent.
Larry avait réussi à faire passer la pilule de l’incompréhension des membres de la mission Eclipse, à l’explication du rapport final, aux Faranûl, mais pas facile,….ceux-ci devinrent méfiants, et les points étranges de la mission les laissaient septiques, du moins en apparence.
Larry était persuadé qu’ils n’étaient pas aussi surpris que ça, et qu’ils savaient beaucoup de choses qu’ils ne partageaient pas.
Mais il fallait ménager tout le monde dans la capacité à concevoir certaines choses, car ces conquérants de la voie Lactée qu’étaient les Faranûl étaient très intelligents. Il eût été dommage de passer à leurs yeux, pour des incapables et de minimiser l’importance de cette mission.

Mais que se passait-il à 6000 années-lumière de la Terre... ? Pourquoi les astronomes Terriens qui restaient parmi les meilleurs, n’avaient pas découvert une constellation entière, en l’occurrence celle des Faranûl, alors que leurs recherches les emmenaient beaucoup plus loin ?...
Et comment se faisait-il qu’ils avaient ignoré également l’existence des Vénusiens pendant si longtemps ?
Beaucoup événements passés, ne collaient pas avec les réalités de l’époque, et cela commençait à sérieusement énerver certains terriens de la nouvelle génération, qui se sentaient un peu trop assistés par les Faranûl,et baladés de mystère en mystère non résolu.
Et cela depuis plus de deux cents ans terrestres.


                 

                                        Zauno, 13ème royaume des Faranûl






Chapitre 2




LES SECRETS DES FARANUL


C’est dans la constellation du Taureau à 6300 A-L de la Terre, sur Zauno petite planète brillante de la nébuleuse du Crabe, que les Faranûl recevaient leurs visiteurs de la Voie Lactée.
La capitale de la planète, Axrience était le treizième royaume des Faranûl.
Ces derniers étaient petits, tête un peu surdimensionnée aux yeux multidirectionnels, bras longs avec mains à quatre doigts. Peau bleu grise et brillante absente de poil, tous vêtus d’une tunique » seconde peau »de couleur ocre, qui changeait de couleur en même temps que leur respiration, et qui passait du violet au bleu, rose, orange ou blanc.
Leur technologie très avancée, surprenait toujours leurs invités.
Axrience était une ville étrange pour qui n’était pas Faranûl.

 Les visiteurs n’étaient pas autorisés à atterrir dans la ville elle-même. Mais à l’astroport du continent nord, au bout de la zone végétale. Après quoi, il fallait impérativement emprunter un fleuve, droit, large et apparemment très profond, aux étranges bestioles de toutes les couleurs.

                     
                         Axrience, capitale de Zauno

Le couloir d’aspiration verticale, avait monté le petit groupe au sommet de la tour dans une salle en forme de spirale, parsemée de tables basses rondes faites d’une matière translucide.
Deux femmes les attendaient assis devant un écran rond qu’elles manipulaient comme un périscope. Les femmes Faranûl avaient un certain charme, car elles souriaient tout le temps et ne cessaient d’être toujours aimables.
Trois hommes entrèrent dans la pièce en saluant l’assemblée.

 Ils étaient apparemment très âgés, légèrement voûtés. Ils portaient une grande cape blanche, ornée d’un symbole rouge que leurs invités ne connaissaient pas.
« Nous sommes les représentants de ce royaume, installez vous confortablement, soyez les bienvenus.

 Nous avons longuement étudié le rapport final de votre mission.
Nous ne sommes pas très surpris du coté mystérieux et non élucidé de votre voyage.
En effet, nous avions eu à peu près les mêmes conclusions suite à l’expédition organisée par les habitants de Myune, planète qui gravite autour de Véga, et qui fait partie de la confédération.
Le temps est difficile à mesurer, cela doit faire une trentaine d’années terrestres.
Nous savons qu’un peuple étrange venu de très loin, visite régulièrement de gros météorites, ou d’étranges planètes inhospitalières sans intérêt et pour une raison qui nous échappe. »
_Pourquoi ne pas nous l’avoir dit, questionna Akimi. 

Cela nous aurait évité d’angoissantes interrogations ?
_Nous n’avions pas à vous le préciser….
Mais il se trouve que cette incohérence est présente dans ces deux missions, ce qui corrobore notre intention d’en savoir plus et d’essayer d’entrer en communication avec ces gens. »
Larry et Stève se regardèrent et eurent la même pensée. Le Faranûl ne disait pas la vérité. Il essayait de bien mentir.

Stelly, la vénusienne avait elle aussi beaucoup d’intuition et pensait la même chose. Il était pourtant convenu que tout devait être clair, et Stève se dit qu’il avait passé beaucoup de temps pour rien, à vouloir rendre un rapport qui soit le plus franc possible.
Cela ne lui plaisait pas du tout, et il allait le faire savoir.
« Voyons cher ami, votre technologie vous aurait permis depuis déjà un certain temps d’établir un contact, avant même que nous exécutions cette mission qui finalement ne sert à rien… !
Je crois que cela demande quelques éclaircissements. »
Stève avait haussé le ton, et son interlocuteur était légèrement embarrassé.
Mais les deux autres n’avaient encore rien dit.
L’un deux pris la parole. Son regard n’était plus bienveillant, mais perçant et inquisiteur.
« TVS1 était d’accord pour accomplir cette mission, nous vous avons offert les moyens de l’accomplir au mieux, nous devrions être tous satisfaits.
L’expédition Elixir, des membres de la planète Myune n’ont pas fait mieux que vous, et réciproquement. »
Larry n’avait encore rien dit, mais Stève sentit que son supérieur n’appréciait pas du tout cette conclusion.
Cette mission était carrément une arnaque, et Larry n’allait pas en rester là.
Il eut du mal à se contenir mais il resta calme, car une idée venait de germer dans sa tête. Idée qui pouvait engendrer des risques, mais il jugea que cela en valait la peine.
Les cinq représentants de la mission quittèrent les lieues dans une ambiance dénouée de cordialité, escortés par deux Faranûl jusqu’au hall d’embarquement sur l’hydroglisseur.
C’est là que Larry fit comprendre à ces coéquipiers qu’il n’avait pas du tout l’intention de quitter cette planète avant d’avoir vérifié certaines choses. Comment allait-il s’y prendre, il serait immédiatement repéré, il n’y avait que des Faranûl sur cette planète, et les étrangers étaient très surveillés par une technologie très élaborée.

Larry avait remarqué qu’un nombre important d’enfants Faranûl fréquentaient le grand hall d’embarquement, à la recherche d’un contact, tantôt amical tantôt curieux avec les étrangers.
Certes, le Terrien ne connaissait pas grand-chose de leur mode de vie, il fallait donc qu’il se montre particulièrement curieux, intéressé, et il savait se montrer sympathique, souriant et patient.

Il fit part de ces intentions à Akimi, le plus discrètement possible.

A partir de ce moment, ces huit équipiers ne devaient plus s’occuper de lui. C’était très risqué, car Larry ne savait pas comment les Faranûl punissaient ce genre d’escapade interdite sur leur planète.
L’hydroglisseur magnétique vibrait doucement en attendant ces passagers. Larry s’était doucement éloigné et tournait volontairement le dos à la scène d’embarquement.
Il jouait avec des enfants. Comme prévu il repéra le plus âgé, particulièrement curieux et intéressé par son médaillon traducteur. Il avait aussi remarqué un petit hall annexe et fit en sorte que les enfants le suivent. Il savait que des yeux électroniques ne le lâchaient pas d’une semelle.
Mais la chance était avec lui. Un violent orage s’abattit sur Axrience, détournant suffisamment l’attention pour qu’il s’éloigne encore un peu plus. Il n’avait qu’une seule question à poser à l’enfant espiègle, et il était assez adroit pour le faire rapidement.
Alors qu’une fillette jouait avec un gros ballon jaune-or, au rebond très lent, Larry s’écria :
» Ce ballon ressemble étrangement à cette belle planète qui brille au sud de votre soleil mauve, comment s’appelle t-elle donc ? » Lança-t-il aux enfants, tout en sachant qu’il était très surveillé, et que l’entretien allait rapidement tourner court.
Le plus âgé des petits Faranûl, s’empressa de répondre avant les autres. « Ah, XB 5, la planète des vierges,… ? » Larry sentait qu’il n’avait plu beaucoup de temps,
_ Eh, cette planète à l’air vraiment très belle, tu la connais bien? s’écria Larry.
_ Hélas, non, répondit l’enfant on n’a pas le droit d’y aller, ces habitantes sont dangereuses, elles nous mangeraient sans hésiter,… !!"
Larry, fit rebondir avec souplesse le gros ballon jaune en direction des enfants, mais il vit venir dans sa direction deux Faranûl. Les seuls vêtus d’une tunique rouge; et il sentit autour de lui deux cercles invisibles se refermer autour de ses épaules et de ses mains, pour lui éviter de faire le moindre geste.
Il fit bien semblant d’être étonné, et s’excusa poliment de s’être laissé distraire par ces charmants enfants. Mais en silence, il fût conduit sans ménagement au quai d’embarquement.
Ouf, l’hydroglisseur n’était pas parti. Il fut poussé avec fermeté sur le premier pont, tandis que l’orage redoublait d’intensité.
Akimi vint le rejoindre sans précipitation, il lui fit un coup d’oeil, elle comprit qu’il savait ce qu’il avait décidé de savoir.
Larry retrouva ses équipiers, l’hydroglisseur commença à devenir floue. Il prit la direction de l’astroport, une bulle rose l’entoura avant que sa vitesse ne devienne vertigineuse.

Larry n’avait appris qu’une seule chose, mais c’était déjà un exploit. Cette idée de vouloir en savoir plus sur les Faranûl, devint une obsession. Ces protecteurs de la confédération galactique cachaient trop de choses, et le moment était venu d’éclaircir certaines situations.
Ainsi donc, cette planète qui attirait l’attention de tous, s’appelait XB5, et était habitée par des vierges,… !
C’était plutôt vague mais néanmoins très important, tout en considérant le sens du langage de l’enfant. Larry était content de ce résultat, mais se souciait quand même de savoir si ce petit Faranûl qu’il avait interrogé serait inquiété d’une façon ou d’une autre.

Trop tard, il allait quitter la planète Zauno.

Les membres de la mission TVS 1 étaient réunis, tous souriants. Steve fit un coup d’oeil à Larry, tous se regardèrent, ils éclatèrent de rire.

Pas de doute, ils avaient bien une idée derrière la tête. Mais quelle idée?
Des vierges qui mangent des enfants, c’était excitant, non ?... !!
Stelly était de plus en plus persuadée que cela n’était qu’un des nombreux secrets de leur peuple protecteur.
L’heure était venue d’établir des plans, qui s’annonçaient très complexes, et donc de souder l’équipe de ceux qui, allaient devenir très gênants pour les Faranûl.









Chapitre 3




L’Expédition Kroko


De retour sur Terre, la joyeuse équipe des dix , six terriens et quatre vénusiennes, avaient élaboré un plan audacieux et pris leur précaution pour être indépendant pour au moins deux années terrestres, en prétextant de grandes vacances à leur hiérarchie, qui de toute façon était du côté des Faranûl sans restriction.
Stelly, Akimi, Rodgers, Stève et leurs compagnons venaient de décoller pour Myune, en direction de Véga, soleil blanc-bleu dans la constellation de la Lyre à 25 Al de la Terre. Distance que leur vaisseau récemment loué à un flibustier du coin, franchirait en peu de temps, grâce à la technologie des Faranûl.

 Ils allaient essayer de retrouver quelques-uns des membres de la mission identique à la leur, ou tout au moins ce qu’il en restait après de nombreuses années. Mission qui avait tiré les mêmes conclusions apparemment inutiles que leur récente expédition Eclipse commandée pour les Faranûl. Compléter l’équipe avec quelques Mynos, habitants de Myune, aurait été un plus quasi certain.
Il ne fallait pas que cette virée dans un avenir proche sur XB 5, -car c’était bien de cela qu’il s’agissait,- porte le nom de mission ou d’expédition.
Sur Myune, pour mener à bien leurs investigations, ils parleraient de campagne de découvertes, baptisée Kroko.
Sous-entendu « crocodile qui mange les petits enfants », en signe de mot de passe, et clin d’œil à la planète des Vierges décrite par l’enfant Faranûl.


Myune était une petite planète très  bousculée par son soleil qui tourne sur lui-même en 12 heures et demie.
Heureusement, bien située à la bonne distance de son étoile pour recevoir la vie, c’était néanmoins une planète agréable, mais pleine de soubresauts dans ces climats et courants telluriques. Trois satellites de taille moyenne, inhabités tournaient en même temps qu’elle.
Comment la troupe allait-elle s-y prendre pour retrouver un, ou plusieurs des passagers d’une expédition qui avait bien trente ans terrestres, et combien sur Myune ?... !
Traz, capitale du continent sud, était une grande ville moderne mais pleine de labyrinthes circulaires avec lesquels il fallait mieux se familiariser avant toutes investigations.
Les Mynos n’étaient pas forcément des gens sympathiques. Plus grand que les terriens, de forte opulence, la peau gris foncée, cheveux rares, ils étaient souvent grincheux à l’égard des étrangers. Eux aussi avaient largement bénéficié de la technologie des Faranûl.
Dans le grand hall d’un marché couvert, Stelly venait de sympathiser avec une femme Mynos au cours d’un banal entretien sur les prévisions de la météo marine locale. Cette femme devait prendre l’hydroglisseur magnétique et traverser la planète pour aller fêter le rituel des lumières dans sa famille adoptive.
Stelly en profita pour se présenter comme la représentante de la mission « découvertes Myune/ TVS 1 ». La femme, qui s’appelait Lyr, manquait de temps, mais était très intéressée par l’intérêt que représentait l’initiative pourtant assez banale, des habitants d’autres planètes pour sa planète natale. Elle donna un jeton de ses coordonnées personnelles à Stelly, en lui disant, « à bientôt »… !

L’équipe TVS 1 resta un long moment sur Myune, se familiarisant avec l’architecture particulière de Traz, mais aussi avec ses cours d’eau, et ses deux océans.
La mission »Kroko » jouait pleinement son rôle. Ils avaient sympathisé avec de nombreux Mynos, qui tout compte fait étaient plutôt sympathiques. Mais la découverte la plus importante, et aussi la plus surprenante pour l’équipe était sans aucun doute que les Mynos n’éprouvaient aucune sympathie pour les Faranûl. Et ça, c’était plutôt bien pour la suite… !
D’autant que, Lyr, la femme Mynos rencontrée au marché par Stelly, venait de se manifester.
Un hologramme apparut sur la ceinture de Stelly et lui proposait un rendez-vous. Mais ils étaient chacun sur un continent différent de la planète, et il fallait donc s’organiser.
Akimi et Steve de leur coté, avaient enquêté discrètement sur l’ancienne mission de l’expédition "Elixir" des Mynos, et tenté d’en retrouver quelques anciens participants.

Après deux jours "violets", ils se retrouvèrent au sud de Traz. Cette partie de la ville était montagneuse, et les Mynos avaient construits des habitations totalement intégrées dans le relief, toutes les formes géométriques étaient représentées.
Grâce à Mantin, un Mynos acquis à leur cause, ils se retrouvèrent dans un amphithéâtre au centre duquel ils empruntèrent un souterrain pour parvenir dans une salle cubique.
Là, à l’abri des indiscrétions, autour d’une grande table ovale, c’est Larry qui proposa d’ouvrir les débats.

Honneur aux dames, les quatre vénusiennes et Akimi la Terrienne, exposèrent joyeusement leurs découvertes.
Après quatre heures de recoupements et de synthèses de leurs surprenantes trouvailles, les choses se présentaient bien pour l’avenir de cette mission.
Trois Mynos de la précédente mission avaient été retrouvés avec d’importantes informations.
Ils étaient prêts à collaborer, car déjà, il y a trente ans terrestres en arrière, ils n’avaient pas apprécié la désinvolture des Faranuls dans la conclusion de cette mission.
Ils commençaient à être fortement solidaires de ce projet un peu fou, et éprouvaient une grande sympathie pour cette équipe venue de TVS 1.
Le groupe était maintenant formé de vingt deux personnes et des idées ne manquaient pas pour que d’autres viennent grossir les rangs de l’expédition Kroko.
Mais il fallait faire preuve d’une très grande discrétion à chaque instant, une fuite sur leurs vraies intentions aurait été catastrophique.
Jusqu’à maintenant, les Mynos faisaient preuve d’une bonne franchise, et d’une motivation qui surprit les Terriens.


Le groupe se formait à présent de trente personnes, lorsqu’ils quittèrent la planète Myune.
Huit femmes les avaient rejoint, toutes anciennes membres de l’expédition qui à cette époque portait donc le nom de Elixir.
Comment se retrouver au plus près de XB 5, sans attirer l’attention des Faranuls.
Une planète leur était favorable. Elle était inhabitée et géologiquement intéressante. Pour que leur mission soit crédible, ils se transformèrent en scientifiques, spécialistes des trajectoires de corps célestes, comme les comètes, météorites, ou îles spatiales.
Ils avaient appelé la planète-relai XB 6. Elle était répertoriée par les Faranuls, mais intéressait peu de monde.
En réalité, c’est depuis cet astre étrange que des plans pour la suite allaient être élaborés,….période délicate. Mais l’équipe s’était donnée du temps pour bien travailler et se faire oublier en même temps.

C’est Larry qui servirait d’éclaireur, accompagné par Liu, une femme de Myune, la seule qui connaissait l’existence de XB 5 .




Les mois avaient passés. Pas de problème, personne n’avait vraiment prêté attention à eux, mais ils se doutaient néanmoins que les Faranuls pouvaient très bien être au courant de leur future présence sur XB6.

Ces derniers savaient toujours tout, et il était très difficile et souvent très risqué de les tromper.
Larry et Liu étaient prêts à partir, gonflés à bloc à bord d’un petit vaisseau rapide, qu’il avait équipé de multiples gadgets très astucieux de leur invention.
Cette approche de la planète XB 5 était très risquée, ils ne savaient pas ce qu’ils allaient trouver sur la « planète des vierges » comme l’avait appelée l’enfant Faranuls.
Ces femmes existaient-elles vraiment, étaient elles anthropophages ?…
Il devait passer très loin de Zauno, la planète d’accueil des Faranuls, et avaient inventés juste avant de partir, un système de communication volontairement archaïque pour tromper les Faranuls.
Ils avaient prévus deux périodes de voyage, la distance étant importante. Mais leur vaisseau était équipé de la technique de propulsion en hyper-espace délivrée par les Faranuls.


                 

A l'approche de XB 5, Larry et Liu étaient pourchassés par des engins lumineux en forme de crayons très fins.
Ultra rapides, ils leur collaient aux fesses, mais sans agressivité.
Visiblement dirigé de force au nord de la planète XB 5, Larry n’avait plus la maîtrise de son vaisseau et pas de contact avec ceux qui étaient sans doute les habitants de la planète.
Il remarqua de suite que la technique et le matériel employé, n’était pas ceux des Faranul.
Il n’avait pas d’autre choix que de suivre le mouvement. Les deux explorateurs atterrirent malgré eux, sur une plate-forme flottante au milieu d’un océan bleu-vert.
Ils étaient carrément encerclés par une douzaine de vaisseaux.

Larry était sur ces gardes. Liu faisait preuve d’un calme surprenant.
Aucune panique, ces pouvoirs télépathiques ne détectaient pas de danger.
Pourtant, Larry hésitait à descendre de son vaisseau, il ne savait pas trop pourquoi. Toujours aucun contact.
Les paramètres de l’atmosphère de cette planète étaient favorables à leur constitution physique.
Il sortit de l’appareil, Liu resta en retrait.

La plateforme était déserte, les vaisseaux immobiles et silencieux.
Etaient-ils sans pilote ?
Larry sortit très doucement, subitement très vigilant, il prit son arme dans la main droite. Deux vaisseaux en forme de disques rouges firent leur apparition, et atterrirent sans bruit, juste à coté de Larry.
Il sentit que ses membres se paralysaient.
Il ne pouvait plus bouger, ainsi que Liu juste derrière lui. Un silence de mort s’installa.
Aucun bruit, aucun contact. Cette situation était inhabituelle, au centre de cette plateforme flottante sur une mer étale à l’odeur soufrée.
Une température agréable, mais avec un plus indéfinissable, peut-être une humidité inhabituelle .

Après un temps d’immobilisation impossible à déterminer, un hologramme apparut aux yeux de Liu. Une femme étrange couronnée d’un diadème lui sourit, tandis que l’étreinte exercée sur son corps commençait à disparaître.
Larry retrouva lui aussi ses mouvements. La femme à la peau bleutée se présenta comme la reine de cette planète, en leur souhaitant la bienvenue, un boitier traducteur autour du cou.
Elle les invita à subir un itinéraire escorté par un des disques rouges.
Rapidement ils survolèrent les arbres d’une immense forêt sous laquelle se cachait une ville étrange.
Larry n’avait pas contrôlé le pilotage de son vaisseau. Les disques rouges avaient fait le travail pour lui.
Ils furent absorbés par un immense cratère, en plein milieu de la ville, faite de milliers de constructions sphériques.

 Larry et Liu étaient de nouveau paralysés, pas moyen de faire le moindre geste.
Leur vaisseau s’immobilisa et de nouveau un silence pesant s’installa.
Combien de temps, avant qu’une présence se manifesta en même temps qu’ils retrouvaient l’usage de leur membre.


 Le visage de la reine réapparut.

 »Vous êtes très téméraires ou inconscients de venir sur cette planète, dite inhospitalière par tous ceux qui en parlent ou tente de la visiter.
Vous devriez savoir qu’elle n’est peuplée que de femmes, et qu’elles ne sont pas gentilles dit la reine en souriant… !
C’est ce qui se dit, c’est pourquoi nous avons rarement des visiteurs. »
Le sourire de la reine était étrange.
Larry se leva pour commander l’ouverture de la porte de son vaisseau. Mais celle-ci resta fermée.
« Nous n’avons pas encore prises toutes les précautions nécessaires à votre venue », dit la reine.

Liu pensa que la technologie de ce peuple féminin était quand même très pointue. Venait-elle des Faranul ?
Elle avait hâte d’en savoir plus sur ses étranges habitantes.
La porte du vaisseau s’ouvrit. Une femme de haute stature accompagnée d’une douzaine d’autres, armées d’un tube brillant, pria le couple de les suivre.
Pas commodes les dames, plutôt silencieuses et l’air sévère. Leur tenue ne faisait aucun doute sur leur appartenance à un service d’ordre précis et organisé.
Le groupe prit la direction de la sortie de l’astroport. Larry et Liu étaient ébahis par ce qu’ils voyaient. Etaient-ils dans un monde souterrain ?

Le spectacle était grandiose.Un soleil blanc brillant aux reflets mauves éclairait un monde étrange aux îles suspendues, aux cascades vertigineuses, aux forêts colorées et inextricables. Ils se rendaient compte qu’ils étaient sous une grande ville, elle-même sous d’autres forêts gigantesques.
Les habitantes n’étaient pas très nombreuses, il n’y avait pas foule nulle part. Mais ne voir que des femmes complexa fortement Larry.
D’autant plus qu’il était très observé…..mais sans agressivité. 

Ces femmes semblaient avoir toutes un âge plutôt jeune, habillées de tunique de différentes couleurs faites d’une matière brillante qui les rendait plutôt jolies.


Le groupe arriva dans un palais de construction ovoïde. Toujours très encadrés, les deux membres de l’expédition  arrivèrent dans un amphithéâtre peu fréquenté où trônait une tribune occupée par une personne qui semblait importante puisque saluée respectueusement par les arrivantes.
Larry et Liu reconnurent celle qui devait être la reine avec son diadème et sa peau bleutée et qui leur était apparue sur l’hologramme de contact.
Elle était protégée de très près par des femmes armées d’épées et de tubes pointés sur les deux arrivants.
Elle les invita à se présenter, son boitier traducteur semblait orné de diamants.
« Nous venons de la Fédération TVS 1, de la Voie Lactée largement supervisée par les Faranul dit Larry. Nous sommes en expédition archéologique sur différents corps célestes de votre système galactique.
Nous savons que les Faranul évitent soigneusement de parler de votre existence, mais nous n’avons que faire de leur avis.

Nous faisons partie d’une expédition d’une trentaine de membres.
Liu et moi sommes en reconnaissance pour prendre contact avec vous.
Nous n’avons pas de mauvaises intentions à votre égard. Nous savons aussi que les Faranul nous cachent beaucoup de choses. »
« en effet, dit la reine. Vos protecteurs n’ont en fait, qu’une seule idée,…dominer tous les systèmes à leur portée, et surtout profiter et acquérir la possibilité de devancer les marqueurs de l’espace-temps, qui permettent l’accès à des mondes parallèles de lumière que se disputent trois races d’un système lointain. »

La reine devint plus détendue et plus aimable avec ses invités, et les pria se s’asseoir dans des fauteuils ronds approchés par des femmes devenues elles aussi souriantes.
« Voyez-vous dit la reine, nous devons notre survie aux femmes Faranul.
Leurs différents gouvernements voulaient nous exterminer, nous considérant comme des parasites inutiles et anthropophages. Mais les femmes de trois planètes Faranul s’y sont farouchement opposées.
C’est à elles que nous devons d’exister encore. Les Faranul n’auraient eu aucun mal à nous éliminer, leur technologie étant largement supérieur à la nôtre.
Nous avons su un peu plus tard, qu’ils avaient envisagés la possibilité d’une épidémie microbienne capable de désertifier notre planète.
Nous vivons très souvent sur nos îles souterraines, mais jamais aux mêmes endroits. »
La reine se tut subitement, peut-être avec une petite pointe de méfiance. Avant de poursuivre, elle voulait visiblement en savoir plus sur ce couple courageux qui osa s’aventurer jusque dans ces parages.
Liu lui sourit et dit toute son admiration à ce peuple de pouvoir exister fièrement et courageusement.
Larry demanda à la reine si son peuple connaissait l’existence de TVS 1.
"Oui, mais c’est très vague et très loin pour nous. Et vous avez constatés que nos moyens spatiaux sont efficaces mais limités. Allez loin dans l’espace, ne nous intéressent pas, et les visiteurs de votre espèces, sont quasiment inexistants.
D’ailleurs, comment se fait-il que vous n’ayez pas été stoppés par les Faranul ?...
_ Nous avons tout fait pour ne pas être repérés, dit Larry, grâce à de petits moyens bricolés mais très efficaces.
_Pour nous, c’est l’heure orange, dit la reine. Nous reprendrons la conversation plus tard.
Pour l’instant vous devrez loger dans votre vaisseau. Nous allons vous raccompagner. »

La lumière du jour avait fortement baissé d’intensité, et était devenue orange.
Et vu des marches du palais, avec les reliefs des différents niveaux, le spectacle était sublime.









Chapitre 4




La planète XB5

Deux mois environ étaient passés, et les trente membres de l’expédition Kroko, restés loin en orbite autour d’un gros astéroïde et de XB 6, avaient rejoint Larry et Liu sur XB5.
Ils étaient tous regroupés sur une île flottante au sud de la planète. Ils avaient tout ce qu’il fallait, et continuaient leurs découvertes géologiques aussi passionnantes qu’étonnantes… !
Ils avaient gagnés la confiance de la reine avec qui, ils avaient beaucoup de contact.
Ils savaient maintenant beaucoup de choses sur les Sisxxes, habitantes de XB 5, et leurs conditions de vie, sur cette planète qui ne recevait pratiquement jamais de visiteurs.

Les. Sisxxes étaient une race surprenante. Les femmes étaient hermaphrodites et étaient désignées par des papillons géants pour se dédoubler « fluidiquement » durant une gestation de soixante jours. Cela pendant le temps de l’alignement planétaire qui se produisait tous les cinq ans. Ces papillons n’apparaissaient que pour cette mission, et étaient totalement invisibles le reste du temps.
Après cinq accouchements « fluidiques »durant leur vie, elles mouraient.
Elles considéraient ces reproductions femelles comme naturelles et exclusives à leur planète.
 La reine était désignée dès sa naissance par les papillons, c’était la seule autorité de la planète, et la seule à avoir une peau bleutée.
Les années faisaient cinq cent trente jours, et les jours quarante et une heure, de quarante sept minutes.
Toutes ces étranges particularités dérangeaient particulièrement les Faranul.
Pourtant les Sisxxes étaient là bien avant eux. Leur planète fut plusieurs fois envahie par des races hégémoniques mâles, auteurs de massacres épouvantables.
Mais les habitantes de cette incroyable planète, ne se laissaient jamais faire, et combattaient vaillamment.
Leur technologie n’était pas du tout rudimentaire et pouvait surprendre les assaillants.
Paradoxalement, surveillées par les Faranul les Sisxxes n’avaient plus d’envahisseurs.

Certains Faranul surtout des femmes, auraient aimés leur rendre visite pacifiquement. Mais on avait fait circuler toutes sortes de mensonges, comme le fait qu’elles soient anthropophages, que même les enfants Faranul avaient peur d’elles…. !
Larry avait pu le constater.


Toute l’équipe TVS 1 était reçue par la reine en ce jour de célébration d’hommage à leur luxuriante nature.
Ils étaient au deuxième niveau du sous- sol de la planète, le soleil arrivait comme dans un gros entonnoir et éclairait une mer étrangement colorée de rose et bleu.
Le palais de la reine était modeste, entièrement sculpté dans le minéral, et le climat était doux et parfumé par les grands arbres des îles flottantes tout autour. Des chauves-souris bleues et rouges tournoyaient avec de grands oiseaux blancs.
Les femmes étaient souriantes et connaissaient maintenant bien l’équipe venue de La Voie lactée. A peine deux milliards d’habitantes sur XB5, bien réparties  dans des villes, tantôt souterraines, tantôt en surface, voir sur plusieurs niveaux, mais généralement en bord de mer ou protégées par de gigantesques falaises.
Cette planète était aussi particulière que ces habitantes.


                               

Cette partie du palais de la reine était conçu pour des cérémonies, et c’est là que fut reçue l’équipe venue de la Voie Lactée.
La reine était vêtue d’une tunique blanche nacrée, elle invita tout le monde à s’asseoir sur de hauts tabourets en verre.
Le décor était fait d’une matière translucide qui changeait de couleurs à chaque instant en devenant floue. Quelle technologie utilisait les Sisxxes, se demanda Steve.
Tandis que la reine commençait les présentations.
« Je suis Lôxxàée la reine temporel de cette planète, que les Faranul ont nommée à tort XB 5.
Vous êtes en réalité sur Tirsiff, une planète très ancienne qui évoluait très tranquillement jusqu’à ce que les Faranûl viennent bousculer cette paix, avec la colonisation de tout un système. Et ce n’est pas fini.
Ils comptent bien doubler ceux qui envisagent de s’approprier la suprématie de ces espace-temps qui permettent l’accès à des mondes inconnus dont on sait juste qu’ils sont fait de lumière et qui mènent à une sorte de paradis.
Deux humanités rebelles et opposées se font la guerre et ont déjà marqué ces espace-temps.
Les Faranul ne sont pas les bienvenus dans ces parages guerriers, la partie va être rude.
Nous ne participons pas à toutes ces expéditions qui vont sans aucun doute mal se terminer. Mais nous savons beaucoup de choses.
Nous avons recueillis deux naufragés originaires d’une planète et constellation lointaine.
Ils ont été attaqués par leurs farouches ennemis, et ont dérivés jusqu’ici. Nous ne savons pas de quelle façon et si c’était intentionnel. Ils n’ont pas survécus, mais ils ont eu le temps de nous informer de ce qui se passe à quelques dizaines lumière d’années- seulement, sans que personne ne le sache vraiment.
Notre technologie ne nous permet pas de voyager au-delà de notre environnement planétaire, mais nous avons juste de quoi nous protéger et nous défendre efficacement.
Cette technologie appartient aux Sisxxes depuis longtemps, nous ne souhaitons pas la partager.
Néanmoins, ces deux naufragés de l’espace, issues d’une lointaine galaxie, ont eu le temps pour nous remercier de nous léguer une arme redoutable, qui nous permet de ne même plus craindre les Faranùl.
Mais nous sommes pacifiques, les guerres ne sont pas dans nos mœurs, même si nous avons souvent dues nous défendre avec virulence contre des envahisseurs de tous horizons.
La possession de cette arme est plus une charge contraignante pour nous, plutôt que la fierté d’être invincibles… !
Et les espace-temps miraculeux ne nous intéressent pas.

Mais ces deux êtres voulaient avant tout sauver leur humanité en fin de cycle, et pensaient que ces endroits de Lumière seraient salutaires pour eux... Leurs ennemis, eux, farouchement dominateurs et despotes, sont intéressés par les super pouvoirs que procureraient ces espace-temps.
Personne ne sait exactement ce qu’il en est de ces curieux alignements de lumière permettant l’accès à un inconnu fantastique.
 Il ne fait aucun doute que les Faranùl seront bientôt en guerre contre les pirates de ces contrées lointaines, pour avoir eux-mêmes la suprématie de ces fabuleux « passages » vers d’autres mondes inconnus.
Mais la façon d’accéder à ces espaces-temps reste très vague, et mystérieuse. Personne jusqu’à maintenant n’est parvenu à franchir ce  rubicon … ! »

Lôxxàée s’interrompit et observa ses invités avec intérêt. Elle proposa de répondre aux éventuelles questions.
« Que compter vous faire réellement de cette arme embarrassante demanda Stelly, la Vénusienne. Allez-vous prendre position pour telle ou telle race, plutôt qu’une autre, »
_Nous avons promis aux deux naufragés qui nous ont confié cette arme de les aider à sauver leur planète, avec les modestes moyens qui sont les nôtres, mais nous ne savons pas encore trop comment. Nous ne voulons pas associer les Faranùl à cette démarche. »
Steve intervint en proposant à la reine d’établir un plan, et de rentrer en contact avec le peuple de ces naufragés.
« Nous avions pensé vous en parler, mais nous n’avons pas eu le temps d’apprendre beaucoup de chose de cette peuplade et cela reste très risqué pour nous, et pour vous. Mais en même temps, on ne peut déroger à cette promesse.C’est pourquoi, il faut tenter quelque chose ».
Larry et son équipe comptaient bien éclaircir quelques mystères, et le groupe se montra très coopératif.

Une nouvelle mission attendait l’équipe de la Voie Lactée. 

Leur expérience des voyages dans l’espace allait être complémentaire de la promesse des Sisxxes. Mais cette mission s’annonçait particulièrement délicate.
Un peuple lointain à sauver, des ennemis invisibles cruels utilisant une armée de robots dans une région inconnue de l’espace, et des mystères sur la structure d’un espace-temps ou plusieurs, soit disant miraculeux.
Seule information importante, les deux naufragés venaient de Bbecell, planète perdue dans les amas globulaires de la galaxie NGC 1647, c’était à peu près tout ce que l’on savait d’eux.
L’un deux avait eu le temps de griffonner un dessin comme étant capital, représentant sept étoiles en croissant. Leur planète étant le satellite du troisième soleil en partant du bas.
« C’est mieux que rien », avait déclaré Larry avant de programmer les télescopes de bord.


Le voyage s'annonçait sans doute assez long, mais tout avait été prévu avant de plonger dans l’hyper espace.
Une cabine spéciale avait été aménagée dans le vaisseau pour la manipulation de cette arme, qui se résumait à une compression rapide des postes de pilotages des vaisseaux ennemis, atteints par des visées laser.
Douze habitantes de la planète Tirsiff faisaient partie de l’expédition, car formées au maniement de cette arme.








Chapitre 5




LA PLANETE BBECELL.


Le temps avait été fractionné pour les immersions en hyper espace, et le vaisseau approchait de la constellation du Taureau.
L’équipe avait peu d’éléments pour retrouver la planète Bbecell
Mais Isée, responsable de la délégation des Sisxxes, avait repéré un signal intéressant qui correspondait au griffonnage de la carte approximative laissée par un des deux naufragés.
Sorti de l’hyper espace, le vaisseau louvoyait à la recherche de ce croissant d’étoiles, qui devait maintenant se trouver dans les parages.
L’incroyable Aldébaran et sa majestueuse beauté venait d’être dépassée.


Larry était au commande du vaisseau et sortait d’une portion d’hyper espace, quand l’attaque eu lieu.
Une immense déflagration secoua toute l’équipe. Les trois Sisxxes se ruèrent dans leur cabine en forme d’œuf, prêtes à utiliser leur arme secrète. En visée directe sur un immense vaisseau qui continuait de tirer des boules de feu orangée sur le vaisseau, pas encore endommagé.
Stève avait renforcé le pilotage de défense avec Larry.
Un combat avec l’inconnu commença.
Isée inaugura la manipulation de son laser destructeur en visant la cabine de pilotage de ce vaisseau géant à l’incroyable maniabilité.
Mais de petits vaisseaux très rapides avaient fait leur apparition.
Seule contre cette armada, l’expédition Kroko avait peu de chance. Mais l’arme manipulée par Isée était redoutable. Chaque impact déformait sans explosion la carlingue du vaisseau ennemi.
Malgré cela, Larry et Akimi envisagèrent la fuite plutôt que la poursuite de l’affrontement.
Ils n’étaient pas suffisamment éloignés des autres vaisseaux pour repartir en hyper espace, et le vaisseau était endommagé.
Mais beaucoup moins que leur gros agresseur.
Le laser des scientifiques de Bbecell avait fait des merveilles.
La carlingue se déformait doucement, et le poste de pilotage finit par exploser alors que les Sisxxes n’avait pas arrêté de le viser.
Akimi prit le risque d’accélérer au maximum, et ils purent quitter les lieux en hyper espace, malgré les dégâts de leur vaisseau.


Combien de temps s'était écoulé... ?!
Ils ne devaient logiquement pas être très loin de ce croissant de sept soleils dessinés par ceux qu’ils venaient aider. Ils leur devaient bien ça. Sans l’efficacité de leur arme, la mission n’aurait sans doute pas été plus loin.
Mais des dangers les guettaient encore.
Une nouvelle fois à la sortie de leur couloir d’invisibilité, quatre vaisseaux les escortaient de très près, mais plutôt calmement. Avec cette fois ci un contact holographique.
Le dialogue s’engagea après une traduction tout d’abord douteuse.
Des éclaireurs de la planète Bbecell…. !!
Grands, certains barbus, la peau noire, deux yeux à facettes, plutôt sympathique mais logiquement vigilants.
Larry savait qu’ils possédaient la même arme qu’eux, et il n’aurait pas fallu longtemps pour être détruit.
Isée présenta une image lumineuse des deux naufragés gravement blessés, venus mourir sur sa planète. Et elle expliqua pourquoi, ils étaient là.
Les visages des Brécell s’illuminèrent
« Votre vaisseau est endommagé dit un des barbus qui semblait le plus âgé.
Nous allons vous aider ».



Ils se retrouvèrent sur la planète Bbecell, sur une base, au nord d’une grande ville, dans laquelle toutes les constructions étaient en forme de triangle et regroupées sur de petits monticules.
Avec deux ardents soleils, il y faisait une chaleur difficile à supporter.
Des vents solaires périodiques balayaient violemment la planète. D’innombrables oiseaux semblaient profiter de ces déplacements gratuits et étaient ballottés violemment sur plusieurs couches de l’atmosphère. De grandes forêts d’arbres violacés et quelques lacs entouraient la ville.
En raison de ce climat difficile, la vie était aussi souterraine sur trois continents.
Des cités en cercles concentriques, d’où émergeaient de gigantesques flèches translucides destinées à capter les différents vents solaires.
Cette planète était étrange, à la fois belle et dangereuse. D’où les tentatives par ces habitants de rechercher une ou deux planètes de repli. Le cycle de l’un des deux soleils se terminait, les scientifiques ne cessaient de demander aux habitants de se tenir prêts à un grand départ.


                                 

                              Les deux soleils de la planète Bbecell.

Pour l’instant les Brécell n’avaient que deux planètes jumelles de repli en vue, pas trop loin, peu hospitalières, pouvant leur assurer un répit.
Ils savaient beaucoup de choses sur cet énigmatique espace-temps de lumière, qui leur avaient déjà coûtés une guerre avec de sanguinaires assaillants, mais qui pourraient leur permettre de quitter Bbecell. Des centaines de grands vaisseaux étaient positionnés sur les trois principaux continents pour évacuer les trois milliards d’habitants.

C’est pour expliquer cette situation que les Brécell avaient réunis toute l’équipe de l’expédition Kroko dans une coupole de verre flottante au-dessus d’une plage en retrait d’une mer vert-jaune agitée par des vents irréguliers.
Dorlir, le plus âgé, de sa voix sifflante expliqua que son peuple était prêt à expérimenter cet espace-temps….. Selon lui, il n’y en avait qu’un.
« Nous avons repérés le tracé étrange des marqueurs de cet espace- temps. Sept planètes en alignement qu’il faut franchir en hyper espace avec une incroyable précision en une ligne droite absolument parfaite. C’est tout au moins ce que tout le monde pense.
Les marqueurs de ce parcours sont des Zaars. Ils ont établis des bases camouflées sur chacune des planètes, qui le moment venu leur sert de balises-phares pour éviter toute erreur de trajectoire.
Mais plusieurs peuples des étoiles ont également repéré ce manège. Tant que tout le monde recommencent cela veut dire que personne ne réussit…. !
Et les Zaars gardent et défendent jalousement leur idée de balisage ».
Ils viennent d’une galaxie que nous ne connaissons pas, et sont très agressifs. Ils ont peut-être de bonnes raisons de vouloir « passer » cet espace-temps, mais ils n’engagent le dialogue avec personne. Ils ne sont pas humains comme vous et moi, ils deviennent androgynes après leur transformation à partir de chrysalides.
Leur science est très avancée et capable de défier les Faranul.
C’est tout ce que nous savons d’eux grâce aux espions Faranùl, et nous ne savons même pas si ces informations sont exactes.
Les sept planètes à franchir ne sont pas continuellement alignées.
Nous avons trouvés un moyen de nous passer de ces balisages, continua-t-il. Nous allons passer au stade d’essai dans la plus grande discrétion. »

Les Brécell étaient des êtres agréables, très intelligents dotés d’une science très évoluée. Ils étaient toujours accompagnés de leur 

« deuxième cerveau », une sphère de dix centimètres de diamètre qui évoluait en flottant de droite à gauche à hauteur de leurs épaules et qui ne les quittaient jamais. Reliée par leur pensée, cette sphère était leur « double ».
.Elle était capable d’agir mentalement à leur place n’importe où, par télépathie avec les sphères de leurs congénères. Ainsi, ils étaient tous reliés en permanence.
Ces sphères étaient de couleur blanche, un peu translucide et très souple.
Stelly, la Vénusienne aurait bien voulu connaitre leur composition et leur fonctionnement. Elle n’eut pas le temps de demander des précisions, et remis à plus tard son envie de savoir.
Les Brécell avaient la peau noire, deux yeux jaunes à facettes, parfois barbus mais le crâne sans cheveux ainsi qu’une voix très chantante, en faisaient des êtres à part.

Larry s’adressa à Dorlir :
« Connaissiez-vous notre existence et notre galaxie avant cette rencontre ?
_oui, nous avons eu de longues relations avec les Faranul, avant qu’ils essaient de nous éliminer, jaloux de notre science qu’ils n’acceptèrent pas, car trop différente et supérieur à la leur.
Quand ils ont su que nous nous intéressions à cet espace-temps objet de toutes les convoitises, et que notre science pourrait nous permettre de parvenir à des résultats positifs, ils changèrent complètement d’attitude, alors que nous n'étions pas contre l'idée de coopérer....
Isée la Sisxxes posa la même question :
« Avez-vous entendu parler de nous, demanda-t-elle ?
_oui, car nous avons eu le temps d’avoir quelques bribes de message de nos deux compatriotes avant qu’ils ne s’échouent en très mauvais état sur votre planète, que nous ne sommes pas parvenus à situer.

 Ils ont été attaqués par des Zaars, et on pense que les Faranul auraient pu les aider, mais qu’ils ne l’ont pas fait.
 Nous ne savons rien d’autres de vous, habitante de XB 5 ».
Isée se demanda si elle avait bien fait de se manifester, car elle préférait la discrétion pour préserver sa race.
Dorlir ajouta : « nous ne voulons la guerre avec personne, et nous nous défendons et agissons qu’en légitime défense. Vous avez pu le constater lors de notre premier contact.
Notre seul but est de partir avant une fin annoncée de l’un de nos deux soleils.
Cette préoccupation de tout reconstruire ailleurs pour notre race, efface toute envie d’hégémonie de notre part.
Notre aurions bien envie de donner une bonne leçon aux Faranul et même au Zaars pour leur lâcheté, mais pour nous le temps presse, et nous espérons partir et ne plus les revoir. ».

Les Brécell étaient prêts à affronter les rayons destructeurs des Zaars, qui devaient les empêcher de prendre l’alignement de ce fameux tracé.
Sur sept des douze planètes, les bases secrètes judicieusement placées devaient empêcher les astronefs amateurs du défi, de prendre suffisamment de vitesse pour tenter de se retrouver dans cet espace-temps étrange.
Même lancé en hyper espace, les rayons verts des marqueurs des espace-temps, étaient capables de les détruire ou de les  freiner considérablement dans leur tentative
Les Brécell allaient adopter une tactique différente pour tromper les Zaars et réussir ce fameux « passage ». Mais l’inconnu demeurait. Allaient-ils pouvoir revenir chercher leurs compatriotes ou allaient-ils disparaître à jamais.
Leur première tentative s’était soldée par un échec, car les Zaars avaient tout fait pour les empêcher d’atteindre l’hyper espace.


Dorlir était optimiste pour ce deuxième passage. Il avait adapté son plan aux dernières données scientifiques de ses chercheurs.
Le vaisseau de l’équipe volontaire était dans l’alignement des planètes. Ils avaient décidé d’être en hyper espace juste avant la première planète.
Les Zaars avaient l’habitude de détecter des vaisseaux naviguant depuis longtemps en hyper espace bien avant la première planète sur laquelle ils étaient postés. Le premier faisceau destructeur était calculé sur une vitesse maximum.
Pour rester dans l’alignement bénéfique, les vaisseaux n’avaient pas le choix et devaient respecter cette trajectoire.
Le vaisseau Brécell irait donc moins vite au début dans l’entonnoir invisible, et devait accélérer à divers endroits de l’alignement, pour finir avec cette part d’inconnu, dans cette autre dimension qu’ils devaient découvrir.
Ils devaient aussi en revenir pour permettre à leur peuple de quitter leur planète.
Mais le pourraient-ils, et dans combien de temps,… ?
Si une quelconque notion de temps avait un sens…. !



Trois vaisseaux étaient partis. L’équipage du premier devait repérer si les Zaars étaient présents sur leurs différentes bases.
Le second avait pris beaucoup d’avance pour se trouver à la sortie supposée de l’hyper espace, en même temps que partirait le troisième. Mais cela restait un bond risqué dans l’inconnu, v
ers un espace-temps mystérieux.




Chapitre 6




UNE GALAXIE DE QUASARS.


Combien de temps s’était écoulé avant que le premier vaisseau Brécell ne revienne à la base souterraine improvisée sur un astéroïde à proximité de Bbecell ?
Plusieurs mois de cinquante-huit jours durant laquelle la situation planétaire s’était encore aggravée.
Les Faranul étaient en guerre contre les Zaars.
Sur l’astéroïde très protégé, la joie fut immense de voir revenir ce premier vaisseau. Avait-il vraiment réussi sa mission ?
Et les deux autres ?...
L’équipage se dirigea dans un lieu secret de la base.


Tout l’équipage de la mission Kroko était présent dans le palais souterrain de la capitale pour annoncer aux Brécell qu’ils pouvaient quitter leur planète pour celle qu’ils avaient baptisée Stix’ma, satellite de l’étoile Elnath.
Les Brécell n’iraient donc pas dans ce monde parallèle lumineux qu’ils avaient découvert.
Des milliards de quasars formaient une gigantesque galaxie tellement lumineuse qu’aucun œil ne pouvait supporter.
L’énergie y était telle, que les vaisseaux ne pouvaient pas garder une trajectoire droite et entrer en hyper espace.

Ils se traînaient littéralement, bombardés et déviés en permanence par des forces mystérieuses, et cette galaxie était incommensurable.
C’est avec une chance extraordinaire que deux vaisseaux sur trois réussirent à en revenir. Le troisième avait disparu dans cette lumière tellement éblouissante que les corps des êtres vivants se dissolvaient dans une sorte de plasma d’hydrogène.
Les Brécell pilotaient leur vaisseau habillés de leur combinaison spatiale.
Pas de repère sur le temps écoulé, ni sur les distances, pas de nuit, que des immenses tourbillons d’énergies et de chaleur, des jets et tourbillons de gaz.

Heureusement, grâce à la transformation en cours du premier quasar, moins virulent en énergie et dénué de chaleur, les deux vaisseaux restés prudemment en bordure de leur entonnoir de retour purent rejoindre sans s’attarder la « porte de sortie ».
A leur retour les douze planètes n’étaient plus alignées.
Mais ils n’eurent pas le choix et passèrent en force, après avoir zigzagué un temps qu’ils n’évaluèrent pas.

Ce monde parallèle de lumière n’était pas fait de quelques constellations en formations, mais de milliards en même temps.. !!
Il était préférable que cet univers soit invisible et garde ses mystères dans sa propre dimension et reste inconnu.
Les Brécell avaient réellement envie de crier partout dans l’univers, même à leurs ennemis, qu’il ne fallait pas tenter ce passage et ignorer l’existence de cet endroit.
Mais la guerre qui sévissait entre les Faranul et les Zarrs occulterait toute tentative bienveillante de ceux qui, les premiers avaient réussi l’impossible mission.
Et puis, les scientifiques Brécell s’étaient sérieusement penchés sur la question.
Ils en avaient déduits que cet univers pouvait se disloquer et disparaître comme s’il n’avait jamais existé.
Aspiré sur lui-même. Et comme il était situé dans cet univers parallèle invisible, on pouvait carrément nier qu’il avait existé. Un comble… !
Mais il restait une question sans réponse. Comment les Zaars avaient-ils trouvés ce jalonnement planétaire, permettant une trajectoire favorable à la découverte de ce soi-disant paradis de lumière ?

La guerre entre les Zaars et les Faranul s’intensifiait, mais n’impliquait pas d’autres nations. Des dégâts importants étaient constatés sur les satellites servant de bases de repli.


Le peuple Brécell était prêt au départ de leur planète et éviter la zone de conflits.
Trois milliards d’habitants devaient quitter cette planète.
Le premier vaisseau surchargé d’équipements avaient été attaqué par les Zaars.
Mais la flotte d’escorte, avait vite déçu les espérances de conquête de ses êtres vils, avides d’hégémonie planétaire.
Les Brécell avaient été sans pitié et détruit la quasi-totalité de l’escadron ennemi.
Les quelques Faranul témoins de l’évènement, restèrent en retrait sans insister, mais probablement surpris.



Stix’ma était une belle planète éclairée par l’étoile Elnath. Deux autres planètes inhabitables et trois lunes formaient son système.
Les Brécell avaient tout prévu. Le lieu de leur implantation était idyllique au milieu d’une nature luxuriante. Une forêt d’arbres géants à sept feuilles entourait un grand lac survolé par des milliers d’oiseaux aux envergures impressionnantes, que ces nouveaux habitants comptaient bien utiliser gentiment.
Des îles flottantes, des dunes de sables, des falaises vertigineuses et de grands tourbillons ondulaient lentement sur un océan d’eau rosée.

Les températures comme les saisons étaient homogènes et agréables, sur cette planète au relief aussi varié qu’inattendu.

L’équipage de la Voie Lactée accompagné de deux cent Brécell avaient trouvé une planète remarquable pendant le temps de la mission de découverte de ces espace-temps qui devaient être de nouveaux paradis.


                                           Sur la planète Stix ‘ma.


 Les Zarrs avaient tentés une autre attaque lors du départ d’une nouvelle expédition de « déménagement » de la planète Bbecell.
Mais cette fois les Brécell et leurs humanoïdes s’étaient réellement fâchés, et avaient détruits toutes leurs bases visibles et souterraines, qui jalonnaient le parcours de cet espace-temps, dans l’espoir de leur faire quitter les lieux..
Les Faranul se faisaient plus rares, comme si tout à coup, ils avaient changé d’objectif.
Avaient-ils réussi eux aussi, le passage vers cet espace-temps irréel, avec toutes les illusions qui l’accompagnaient… ?


                                          
                                    Alignement planétaire.






Chapitre 7




UNE  NOUVELLE  CONFEDERATION


Trois saisons avaient passées sur Stix’ma.
Des milliers de gens étaient réunis dans l’amphithéâtre de la capitale déjà reconstruite.
Les Brécell avaient rassemblé tous les volontaires de la Voie Lactée, venus les rejoindre pour créer une nouvelle confédération.
La mission Kroko au complet, Terriens, Vénusiens, Mynos, Sisxxes, mais aussi quelques Faranul pacifiques désireux de retrouver la paix, après une guerre destructrice avec les Zaars.
Les pouvoirs technologiques des Faranul avaient stagné, ils étaient désormais prêts à partager.
Mais les réticents à cette paix étaient encore très nombreux. Il fallait s’attendre à de nombreux soubresauts.
Les Sisxxes quittaient rarement leur planète, mais étaient prêtes à s’allier aux femmes Faranul envers qui, elles avaient une dette de survie importante.

Les Zarrs avaient enfin quitté cet espace, sans se faire connaitre davantage.

Lôxxàée, reine de Tirsiff s’était exceptionnellement déplacée pour être reçue par Dorlir
Mais tout le monde était là. Larry, Stelly, Akimi, Mantin, Lyr,Isée, Steve,Liu, l’équipage final était composé de deux cent personnes de toutes races.
Plus d’une centaine de femmes Faranul, très applaudies étaient présentes. C’était peu, mais un bon début pour amorcer une paix enviée par tous.

La Confédération de La Voie Lactée n’avait pas changé de nom, mais seulement de structures.
Si les Brécell et les Faranul arrivaient à fusionner leurs connaissances et leurs technologies, un bond gigantesque s’amorcerait pour diminuer encore les distances et les obstacles entre les futures galaxies à découvrir.
TVS 1 était désormais découverte par tous.
Cette fédération du système solaire Terre / Vénus / Soleil 1, allait être connue par tous les habitants de la nouvelle Confédération.
Les Vénusiens et les Terriens étaient ravis.
Sur Vénus, les Faranul et les Brécell avaient unis leurs connaissances pour rendre la planète habitable, grâce à des satellites gestionnaires de l’orientation solaire et d’une atmosphère retrouvée sur la planète.




Les trois couples Larry et Liu, Stève et Stelly et Lyr et Mantin se retrouvèrent sur une des plages de sable fin du pacifique sud sur une île terrienne.
La nuit tombait, le ciel s’illuminait de myriades d’étoiles. Ils sirotaient doucement un jus de coco, allongés sur le sable.
Larry rompît le silence.
« Vous savez quoi, les amis ?... il y a juste en face de moi, une étoile nettement plus belle que les autres.
Vous avez vue, ? elle est presque bleue, et elle scintille de rouge orange jaune.
Vous la connaissez, ? Elle est surement répertoriée.
Non, ?....franchement elle est belle.

 Ca vous dirait d’aller voir…. ? ».


FIN       

                                    





















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2 commentaires:

  1. A nouveau une nouvelle des plus intéressantes. Je suis très honorée qu'elle me soit dédiée. La beauté poétique de certains passages et le temps éloigné ne nous empêchent pas de faire un certain parallélisme avec les actions et les motivations d'individus contemporains de notre planète. Gageons que comme nos héros, nous parvenions à découvrir sinon l'osmose du moins l'entente ou la coopération dans la nécessité et que nous préservions notre planète ainsi que notre statut d'Humain. Merci Joe-Louis pour tes messages colorés d'optimisme et d'appels à la clairvoyance. Magy Craft

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    1. Merci beaucoup Magy pour cet avis qui me fait très plaisir.
      Je suis content de te l'avoir dédié, car ta clairvoyance démontre et sous entend une fois de plus ce que pourrait être notre condition d’humain si la coopération des Terriens devenait effective.
      Dans mes trois livres, il faut comprendre que seule la solidarité unira les races humaines, quelques soient les planètes et les systèmes.
      Et pour l'instant c'est encore de la science-fiction.
      Joe-louis Triade.

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